منظمة إيمان العالمية
تعزيز الحوار • تحدي التطرف • جلب التغيير

IMAN's James Clad talks to L'Orient-Le Jour about US foreign policy

الاربعاء, 16 آذار 2016

IMAN Advisory Board member James Clad recently gave an interview to Antoine Ajoury of the L'Orient-Le Jour newspaper, in which he discussed the United States' foreign policy in the Middle East. The invasion of Iraq, he argues, was "a strategic error" by the United States, but this does not mean that it should be held responsible for the fact that democracy failed to take root in the country after the fall of Saddam Hussein.

James Clad is a senior adviser at the Center for Naval Analyses (CNA) in Arlington, and also advises IHS Jane’s and Cambridge Energy Research Associates (CERA). From 1995-2002 he was a faculty professor of Asian Studies at Georgetown University and concurrently Director/Asia-Pacific Energy at CERA. From 2002-10 he was US deputy assistant secretary of defense for Asia, senior counselor & director for Middle Eastern affairs at the Overseas Private Investment Corporation, and a senior counselor for the US Agency for International Development.

The text of the article, which is written in French, can be found below.

"Washington ne doit plus s’embourber dans les marécages du Proche-Orient"

Pour l'ancien secrétaire adjoint à la Défense James Clad, la puissance d'une nation ne devrait pas être évaluée en fonction des guerres qu'elle mène, mais par sa capacité de persuasion politique.

La politique américaine au Proche-Orient est régulièrement dénoncée, qu'elle soit interventionniste ou non. En effet, le désengagement de l'administration Obama de la région et notamment du conflit syrien, qui a fait plus de 270 000 morts depuis 2011, est tout aussi décrié que la décision de l'administration Bush d'envahir l'Afghanistan et l'Irak qui ont fait, eux aussi, des centaines de milliers de victimes depuis 2001.

Ancien secrétaire adjoint à la Défense dans l'administration Bush, ancien professeur au National Defense University (NDU) et conseiller pour le Centre naval d'analyse (CNA) à Arlington, James Clad, citant le général Brent Scowcroft, un militaire à la retraite très apprécié par le président américain Barack Obama, estime que l'invasion américaine de l'Irak en 2003 était « une erreur stratégique », ajoutant que les conséquences de cette erreur se poursuivent sans interruption jusqu'à présent. Une autre erreur, selon M. Clad, est le fait que les Américains sont restés trop longtemps en Afghanistan après la chute des talibans. Par contre, il réfute catégoriquement l'idée qu'il s'agisse uniquement de la responsabilité des États-Unis : « Les Irakiens ont échoué à profiter de l'occasion de la chute de Saddam Hussein pour construire un État démocratique. »

Changement de politique

Toutefois, depuis 2003, la politique étrangère des États-Unis a radicalement évolué. D'abord, l'implication américaine au Proche-Orient est désormais différente. « Les Américains ne vont plus sacrifier des vies et de l'argent » dans cette partie du monde, affirme l'ancien haut responsable US à L'Orient-Le Jour. Les Américains devront interférer le moins possible, même dans le reste du monde. Il faut que le gouvernement concentre son énergie sur l'essentiel : l'intérêt du pays.

Il est d'ailleurs évident aujourd'hui que beaucoup de problèmes peuvent être résolus à travers la diplomatie, dans les coulisses. Les relations avec Cuba et l'accord nucléaire avec l'Iran en sont la preuve. La guerre ne devrait pas être la première option dans les relations internationales, mais la dernière. « Il est faux de dire que la crédibilité des États-Unis est en jeu, si le président Obama décide de ne pas bombarder le régime syrien. Le cas libyen saute aux yeux maintenant : les Occidentaux ont réussi à chasser (l'ancien dirigeant libyen) Mouammar Kadhafi, et, depuis, le pays sombre lui aussi dans le chaos », fait remarquer James Clad.

La puissance d'une nation ne devrait donc pas être évaluée en fonction des guerres qu'elle mène, mais plutôt par sa capacité de dissuasion et de persuasion politique. La « micropolitique » est souvent plus efficace que la « macropolitique », et le travail diplomatique et de renseignement est moins onéreux en argent et en vies humaines. Il y a de ce fait urgence pour les Américains de se désengager de toute la région qu'ils appellent Moyen-Orient, c'est-à-dire jusqu'en Afghanistan. « Washington ne doit plus s'embourber dans les marécages du Proche-Orient. Les États-Unis doivent par contre se concentrer sur l'Asie. Le vrai défi aujourd'hui pour eux, c'est la Chine », martèle M. Clad.

Le cas libanais

Actuellement, il y a du côté des républicains et des démocrates une remise en question globale de la politique américaine dans la région, précise-t-il. Selon lui, les États-Unis visent d'abord à ancrer une stratégie d'équilibre au Proche-Orient, notamment entre Téhéran et Riyad ; sortir du schéma traditionnel qui consistait à soutenir automatiquement leurs alliés, notamment Israël et l'Arabie saoudite ; sans cependant renoncer à aider de manière positive, comme c'est le cas du Liban, pour lui épargner des conflits régionaux et le soustraire de la guerre par procuration qui a lieu actuellement.

Il y a des inquiétudes que l'accord nucléaire entre l'Iran et la communauté internationale soit défavorable au Liban. En effet, le désengagement américain du Proche-Orient fait craindre un manque d'intérêt des États-Unis pour défendre la souveraineté et la position particulière du pays du Cèdre dans la région. James Clad précise que le Liban a son intérêt sur la scène régionale. « Évidemment, il y a toujours eu des problèmes au Liban. Mais c'est quand même un modèle de coopération entre les communautés, une formule sociétale modérée. D'où l'intérêt de préserver l'indépendance et la souveraineté de ce pays », précise-t-il.

Selon lui, l'accord nucléaire avec l'Iran renforcera la position américaine dans la région pour exhorter les différents acteurs (Iran, Israël, Arabie saoudite) à épargner ce pays. « On pourrait leur dire : laissez ce pays tranquille, donnez-lui la chance de respirer », ajoute-t-il. « Il ne s'agira pas d'une mission facile. Mais le Liban devrait être un sujet moins compliqué à résoudre que le conflit iranien avec Israël ou avec l'Arabie saoudite », précise M. Clad. Dans le contexte de la nouvelle politique américaine, le Liban sera donc un test pour les États-Unis. « Reste aux Libanais eux-mêmes de prendre conscience de la chance qu'ils ont et d'œuvrer dans ce sens », conclut James Clad.

See more: www.lorientlejour.com

المزيد من المقالات الاخبارية